André Dartevelle
Ancien reporter à la RTBF, cinéaste, historien, critique
La ronde de la remémoration et de ses fantômes
André Dartevelle
Ancien reporter à la RTBF, cinéaste, historien, critique
La ronde de la remémoration et de ses fantômes
Dominique Gauthey
Charlotte Pouly1 Doctorante allocataire en histoire IDHE-Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Patrick Peccatte Chercheur associé au LHIVIC (EHESS)
Petites élucubrations archéo-anthropologiques (depuis ma terrasse)
Johnny Samuele Baldi, archéologue doctorant Ifpo Beyrouth
Dominique Gauthey – 31 mars 2013
Invité en résidence d’artiste à la Maison d’Izieu, en 2000, je ne savais rien de ce lieu. Ou si peu. Guère plus en tout cas que les quelques souvenirs télévisuels que m’avait laissé le procès de Klaus Barbie, en 1987, qui avait par la suite, joué un rôle important dans le processus d’inscription de la Maison sur la liste des monuments historiques (1991). Continuer la lecture
Guylaine Dartevelle
« fouiller » et « restaurer » la mémoire archéologique
– Résistance, refuge, traces, empreintes, minorités –
[…] les données archéologiques sont ici, avec nous […] elles sont fondamentalement partie intégrante de notre environnement contemporain et les observations que nous pouvons faire sur elles n’ont d’autre sens qu’ici et maintenant, dans la relation de contemporanéité qu’entretiennent les vestiges archéologiques avec nous […] . [Cela signifie que] l’archéologie n’est pas un domaine qui permet d’étudier directement le passé […]. Il s’agit au contraire d’un champ qui dépend totalement de l’impact qu’ont sur le passé les choses trouvées dans le monde contemporain 1.
Johnny Samuele Baldi (Archéologue doctorant Ifpo Beyrouth)
Wilde (1909 : 58, 13) avait probablement raison de croire que “where there is sorrow there is holy ground” et que “the supreme vice is shallowness”. Mais de la part d’un reclus (en tant qu’homosexuel) à Reading Gaol, il était probablement trop facile de constater que la terre toute entière déborde, d’une part, de souffrance digne de considération et, de l’autre, d’indifférence généralisée. La mémoire collective (Halbwachs 1941) d’un évènement ou d’un phénomène, au contraire, est une construction sociale qui se fait sur – et contre – l’indifférence de ceux qui n’en ont pas été protagonistes. Dans la plupart des cas, les protagonistes se font témoins des seuls aspects lumineux de l’histoire, en gardant un silence prudent, apeuré ou traumatisé sur les autres (Bermejo Barrera 1999, 2002). Tandis que souvent, pour les rares témoignages qui percent ce silence, la mort naturelle des protagonistes ramène à la normalité l’équilibre entre souffrance et indifférence, de manière à ce que la deuxième l’emporte sur la première.
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Johnny Samuele Baldi (Archéologue doctorant Ifpo Beyrouth)
En disant que « we live in collectives [of humans and not-humans], not societies », Bruno Latour (1999 : 193) exprime génialement une évidence à la fois archéologique et quotidienne. Quitte à contredire la vision traditionnellement platonicienne de la culture comme ensemble d’Idées abstraites et intangibles, cela souligne les aspects concrets de cette même culture, où rites, hiérarchies, principes, règles, droits ne pourraient avoir aucune existence et efficacité s’ils n’étaient pas liés par des jonctions matérielles. Comme pour exprimer que la dissidence politique ou la répression, en tant qu’idées parmi d’autres, ne peuvent être réduites à des séries interminables d’objets, mais, en même temps, ne peuvent exister sans tracts, journaux, menottes, tables de discussions, livres, stylos, instruments de censure, bulletins de vote, etc. Sans une matérialité faite, entre autres, de geôles, hommes, portes métalliques, femmes, bâtons, enfants, câbles électriques, la dissidence politique et sa répression ne seraient, en Syrie comme ailleurs, que des expressions rhétoriques.